Les femmes musulmanes victimes de l'islamophobie et l'instrumentalisation
Lors du webinaire sur « Les femmes et les familles musulmanes en Occident » en anglais, organisé en collaboration avec l'Agence de presse IQNA, la Direction générale de coopération culturelle et des Iraniens à l'étranger, l'Organisation de la culture et des relations , et l'Université Al-Zahra, Afsaneh Tavassoli, professeure agrégée au Département d'études sur les femmes et la famille de l’Université Al-Zahra, et à la Faculté des sciences sociales et économiques de l'Université de Téhéran, Seyedeh Umm Forouheh Naqavi et Hakimeh Sagha Biria ont évoqué les défis les plus importants auxquels sont confrontées les femmes et les familles musulmanes en Occident, et ont proposé des solutions pour les résoudre.
Hakimeh Sagha Biria, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), a déclaré les femmes musulmanes sont confrontées à l'islamophobie et les autres femmes à l’instrumentalisation.
« Lorsque les puissances coloniales sont entrées dans les pays musulmans, en Iran, en Égypte, au Nigeria ou ailleurs, elles ont présenté l’hijab comme un signe de retard de la société qui devait être éliminé. Mais la réalité est que l'identité de la femme musulmane était la source de sa capacité à résister au colonialisme et un grand danger pour les puissances coloniales. Aujourd'hui, nous voyons que cela se produit encore. Par exemple, lorsque les États-Unis ont envahi l'Afghanistan, ils ont prétendu vouloir sauver les femmes de ce pays. En fait, les femmes qui croyaient aux principes de l'islam, étaient présentées comme une menace pour l'ordre libéral. Ils ont fait valoir que la libération des femmes équivalait à leur autonomisation. Parfois, ils ont poursuivi cette politique par la force et parfois par l'impérialisme culturel. Les femmes musulmanes ne doivent pas tomber dans le piège d'une approche minimaliste de l’hijab. Les femmes musulmanes vivant en Occident, craignent d'apparaître en public, mais les musulmanes essaient aussi de plus en plus, de résister à cette atmosphère et de surmonter ce défi. Bien sûr, en raison de la croissance de la tendance au hijab, nous assistons à des changements même dans l'industrie du marketing, et maintenant vous voyez une variété de marques produisant des vêtements islamiques, ce qui est un signe positif.
Fredrickson, B.L. and Roberts, dans leur livre intitulé "Objectification Theory: Understanding Women's Lived Experiences and Mental Health Risk" expliquent le processus par lequel un phénomène qui n'est pas un objet est considéré comme un objet. Cela signifie qu'une femme est considérée comme un objet et non comme un être humain, dont le caractère et le comportement sont contrôlés par des facteurs externes. Cela est particulièrement vrai des femmes vivant dans la culture occidentale. Renee Engeln, professeur de psychologie à la l’université Northwestern aux États-Unis, a écrit un livre intitulé « Beauty Disease » où elle évoque aussi ce problème et de la question de l'obsession culturelle de l'apparence des femmes qui devient l'aspect le plus important de leur vie et de leur identité, et où ce qu'elles font ou disent est secondaire. Dans cet espace, les femmes doivent participer à un marathon à vie et être en phase avec la société. Cela se fait à travers des normes culturelles, des attentes et des valeurs transmises aux filles de diverses manières, à travers les médias et bien sûr, le système éducatif. Dans cette culture, des femmes musulmanes, malgré cette grande pression, gardent leur hijab et bien sûr, à cause de cela, sont exposées à toutes sortes de discriminations, notamment au travail. Elles doivent abandonner leur hijab ou se contenter d’un hijab minimum réduit à un foulard, avec maquillage, des vêtements serrés et le recours à la chirurgie plastique. A mon avis, les femmes musulmanes doivent comprendre la relation entre ces deux défis, ne pas tomber dans le piège d'une approche minimaliste de l’hijab, comprendre l'approche globale de l'Islam sur l'identité des femmes dans laquelle l'humanité prime sur le genre, connaître les voies de l'islam pour empêcher l’instrumentalisation des femmes, créer un réseau de soutien social, parler du message de l'islam et agir activement et non de manière réactive », a-t-elle dit.
